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Étudier les langues étrangères est un sujet passionnant, chacune possède ses propres singularités qui prennent racine dans l’histoire des pays où elles sont parlées. Intéressons-nous à la langue hispanique, et plus particulièrement à sa ponctuation, avec l’utilisation du point d’exclamation et du point d’interrogation à l’envers en espagnol comme signe d’ouverture.

D’où vient le point d’interrogation ?

Le point d’interrogation serait apparu pour la première fois en France avant le 9ème siècle, et il était alors utilisé comme signe de fermeture d’une phrase, pour les phrases interrogatives comme pour les phrases exclamatives. Lors de sa première édition en 1734, le dictionnaire de l’Académie Royale Espagnole (Diccionario de la Real Academia Española) indiquait que le signe de ponctuation pour l’interrogation devait être représenté par un S à l’envers avec un point en dessous. Cependant la trace écrite la plus ancienne qui stipule que le point d’interrogation en espagnol se place au début et aussi à la fin d’une phrase interrogative date de 1884, dans une édition plus récente du dictionnaire de l’Académie Royale Espagnole.

Qu’en est-il du point d’exclamation ?

Les premières traces du point d’exclamation, dissocié de son parent le point d’interrogation, datent seulement de la fin du 14ème siècle, au sein d’un traité de médecine en langue latine. Ce n’est qu’au 17ème siècle qu’il apparaitra dans les traités d’orthographes en langue espagnole. Cependant, l’habitude d’utiliser le point d’interrogation dans des phrases exclamatives perdure, et ce n’est que plusieurs siècles plus tard que l’utilisation du point d’exclamation espagnol est généralisée. Il faut d’ailleurs attendre la 23ème édition du dictionnaire de l’Académie Royale Espagnole en 2014 pour que le point d’exclamation espagnol, aussi appelé « note » ou « signe d’admiration », ne soit reconnu officiellement comme signe de ponctuation !

Pour quelle raison utiliser un signe d’ouverture ?

Que ce soit en français, en anglais ou encore en allemand, on inverse le sujet et le verbe afin de marquer une interrogation, ce n’est pas le cas en espagnol. Le placement d’un point d’exclamation ou d’un point d’interrogation à l’envers en espagnol permet au lecteur d’identifier la nature interrogative ou exclamative de la phrase dès le début afin de palier à cette différence dans la structure de phrase, et ainsi d’appliquer le ton de lecture approprié. C’est pour cette raison que l’utilisation d’un signe d’ouverture est devenue indispensable en espagnol au fil des siècles.

Il faut cependant savoir que les premiers textes écrits en langue espagnole étaient très différents de ceux d’aujourd’hui, en effet aucune ponctuation n’était utilisée et en faire la lecture, particulièrement à voix haute, était très difficile. C’est la monarchie espagnole qui à rendu obligatoire l’utilisation des signes de ponctuation, ainsi que celle des signes d’ouverture, afin de répandre leur utilisation.

La ponctuation dans le monde

Bien que le point d’exclamation et le point d’interrogation à l’envers en espagnol fasse partie des règles orthographiques en castillan, ce n’est que facultatif en catalan et en galicien. À travers le monde il existe également bien des spécificités de ponctuation propres à chaque langage, comme :

  • En arménien, le signe pour l’interrogation ( ՞ ) et pour l’exclamation ( ՜ ) se placent sur la voyelle de la dernière syllabe du mot interrogatif ou exclamatif de la phrase.
  • En grec, le signe utilisé pour marquer l’interrogation est un point-virgule ( ; ), placé en fin de phrase.
  • En arabe et dans les autres langues utilisant l’alphabet arabe, le point d’interrogation est inversé, mais pas de la même façon que le point d’exclamation à l’envers espagnol, il est en miroir de celui que nous utilisons (⸮).
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