Il est connu de tous que la langue française comporte une multitude de mots et d’expressions empruntés, issus de plusieurs cultures à travers le monde. Cela s’explique par la popularité du français qui est quasi présent sur tous les continents. L’existence de mots arabes en français ne devrait donc pas surprendre.
La langue de Molière fait partie du top 5 des langues les plus parlées au monde. Elle copartage avec l’arabe la cinquième place dans ce classement. Mais, la cohabitation de l’arabe et du français ne se résume pas qu’à leur place dans le classement des langues les plus usitées au monde. Ces deux langues ont également en commun plusieurs mots et expressions. Eh oui, l’arabe à une place de choix dans le vocabulaire français puisqu’elle compte à elle seule, 5 % de mots et expressions empruntés, sur les 10-15 % des mots empruntés d’autres langues dans le vocabulaire français.
Découvrez ces mots français d’origine arabe que nous utilisons au quotidien lorsque nous nous exprimons dans la langue de Molière !
Le brassage entre les dialectes arabe et français remonte à l’époque du Moyen Âge à travers la science, puis la littérature. Cette intégration des mots arabes en français sera favorisée par les transactions commerciales et les flux migratoires. D’une part, la conquête coloniale de l’Afrique avec l’installation des colons français dans les régions maghrébines comme l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, etc., a joué un rôle capital dans ce brassage linguistique. D’autre part, la forte migration de la population maghrébine vers l’Europe a également contribué à l’intégration de certaines expressions d’origine arabe dans le français.
Les mots arabes utilisés en français sont estimés à plus de 600. Ils sont présents dans le vocabulaire gastronomique et vestimentaire, mais également de la science, du divertissement, etc.
Le vocabulaire scientifique compte aussi des mots arabes en français.
Le mot « chiffre » vient du latin médiéval « cifra » qui est dérivé de l’arabe « sifr » qui désigne le vide, l’inexistant, zéro.
« Zéro » est inspiré du terme italien « zero », la forme évoluée de « zefiro » qui découle du latin médiéval « zephirum ». « Zephirum » est dérivé du terme arabe « sifr » à l’origine du mot « chiffre ».
Le terme « algèbre » vient du latin médiéval « algebra » qui est dérivé du mot arabe « al-jabr ».
Le terme « Algorithme » vient du latin médiéval « algorithmus » qui résulte d’une déformation de « Al-Khwarizmi », nom du mathématicien perse, influencée par le terme grec « arithmos » qui signifie « nombre ».
Les mots arabes en français ont une présence assez marquée dans le lexique gastronomique.
Ce mot vient de l’arabe « al-barquq » et se traduit par fruit précoce. Il deviendra « albercoc » en catalan, puis abricot en français.
Ce terme vient de l’arabe « al -khol » qui désigne la poudre d’antimoine utilisée comme collyre. Cette expression évoluera avec le temps pour désigner, dans un premier temps, l’ensemble des substances pures et raffinées et par la suite, toute substance résultant d’un processus de distillation.
Ce mot est dérivé de « karshuf » qui désigne l’artichaut en arabe. Ce mot arabe a d’abord évolué pour donner le mot « articiocco » en italien de Lombardie puis « artichaut » en français.
Ce mot est inspiré du mot catalan « alberginia » qui dérive du terme arabe « bazinjan ».
Le mot baobab vient du mot arabe « buhibab » en référence au fait que l’arbre a une multitude de graines.
Le mot « café » nous vient du terme arabe « qahwa » qui se traduit par « ce qui stimule/excite ».
Le nom Couscous dérive de l’arabe kuskus.
Ce mot vient du mot arabe « kurkum » utilisé pour désigner le curcuma, mais aussi le safran.
Ce terme est dérivé du mot arabe andalou « isbanikh » en passant par le terme « spinachium » du latin médiéval ou encore « espinar » de l’ancien occitan et inspiré de l’arabe oriental « isfinaj ».
Le mot « estragon » vient de l’arabe « tarkhun » qui signifie « petit dragon » en référence à la racine de la plante qui présente une forme serpentine. Ce terme arabe inspire au latin le mot « dracunculus », puis au français le mot « estragon ».
Ce terme est dérivé de l’arabe « mashoui » utilisé pour qualifier ce qui a été rôti ou grillé au feu.
Dérivé du terme arabe « naranj » qui désigne l’orange amère, il est passé par le terme espagnol « naranja » ou italien « arancia » avant d’aboutir à « orange » en langue française.
Le terme « pastèque » dérive du terme arabe « batikh » qui se traduit par « melon ».
Ce terme est inspiré du latin médiéval « safranum » qui est dérivé de l’arabe « za’faran ».
Le mot « santal » vient du mot arabe « sandal ».
Dérivé du terme arabe « sharab » qui se traduit par « boisson », il passera d’abord par le latin « siropus » avant d’atterrir dans le vocabulaire français sous l’orthographe « sirop ».
Le mot « sorbet » vient du terme arabe persan « sharabat » (boisson désaltérante) qui dérive du verbe « sharab » (boire). Ce terme inspirera d’abord le mot turc « serbet » dont découlera le mot italien « sorbetto » avant d’aboutir au mot « sorbet » en français.
Le mot « sucre » est inspiré du mot italien « zucchero » qui est dérivé de l’arabe « sukkar ».
La forte représentativité des mots arabes en français dans les domaines vestimentaires et de la gastronomie résulte des échanges commerciaux.
Ce terme résulte du mot italien « tara » qui est dérivé du mot arabe « tarha » qui se traduit par rejet, déchet.
Le vocabulaire vestimentaire contient lui aussi un nombre considérable de mots arabes en français.
Babouche vient du mot arabe « papusch » qui désigne la chaussure.
Ce mot est inspiré du terme espagnol « algodon » qui est dérivé de l’arabe « qutun ».
« Gilet » en français ou « gileco » en espagnol, est un mot dérivé de l’arabe « jalikah ». Inspiré du turc « yelek », « jalikah », il désignait une camisole dont étaient revêtus les esclaves chrétiens.
Ce terme est inspiré de l’italien « giubba » qui est dérivé de l’arabe « jubba ».
Le mot « sarouel » vient du mot arabe « seroual » qui désigne un pantalon ample avec des extrémités fermées au niveau des chevilles.
Ce terme est dérivé de l’arabe « zaytun » qui représente la transcription de Tsia-toung (actuel Quanzhou), une ville de la province du Fujian en Chine.
Ce mot est dérivé du terme arabe persan « shah » qui signifie « roi » et tiré de l’expression « shah mat » (le roi est mort). Cette expression servait au joueur d’échecs à avertir son adversaire de la menace qu’il place sur son roi.
Ce terme est inspiré du mot espagnol « azar » dérivé de l’arabe « az-zahr » qui se traduit par « jeu de dés ».
Ce mot vient du mot arabe « rahat » qui signifie « paume de main ».
Le mot guitare vient du mot arabe « qitara » qui désigne l’instrument de musique.
Des mots arabes en français, il en existe encore une panoplie. Alors, combien de mots arabes dans la langue française connaissez-vous ?
Alambic vient du mot arabe « al-anbiq ».
Ce mot vient du latin médiéval « alchimia » qui est dérivé du terme arabe « al-kimiya ».
Ce mot est inspiré du mot espagnol « alcoba » qui est dérivé du terme arabe « al-qubba ».
Amalgame est dérivé du terme arabe « amal al-djama » qui désigne la « fusion ».
Ce terme est issu du mot arabe « awar » (défaut).
Ce terme vient du latin « azurium » dérivé du terme arabe « al-lazward » qui désigne la couleur bleue.
Ce mot a été emprunté à l’argot arabe « barak » qui signifie bénédiction. Ce terme s’utilise dans le même contexte dans ces deux dialectes.
Le mot baraquer est issu du terme arabe « baraka » qui se traduit par s’agenouiller.
Le mot brêle vient du mot arabe « begel » qui désigne le mulet.
Cafard est dérivé du mot arabe « kafir » utilisé pour qualifier une personne non croyante (un mécréant).
Le mot calibre est dérivé du mot arabe « qalabu » qui désigne le moule utilisé pour façonner le métal.
Le mot camelot vient du mot arabe « hmlat » qui désigne les peluches de laine.
Camphre vient du latin « camphora » dérivé de l’arabe « Kafur ».
Le mot « carafe » vient de « caraffa », un terme italien qui est inspiré du terme arabe « gharraf » qui veut dire pot à boire.
Ce terme vient du mot arabe persan « diwan » qui se traduit par « registre » et par extension, désigne une administration.
Le mot vient du terme arabe « al-iksyr ».
Le mot « gazelle » est dérivé du terme arabe « gazal ».
Ce nom inspiré de l’italien « giraffa » est dérivé du mot arabe « zarafah » qui veut dire girafe.
Le terme « goudron » est inspiré du terme arabe « qutran » correspondant à l’asphalte.
Dérivé du terme arabe « hammam » (eau chaude), ce mot désigne un bain de vapeur humide.
Ce mot est dérivé du mot arabe « jarra » qui désigne le vase d’argile.
Ce mot est dérivé du mot arabe « qirmiz » (cochenille : coque formée par un puceron femelle sur l’arbre de chêne.
Ce terme vient de l’arabe « al-askar » qui désigne l’armée.
« Maboul » est un emprunt inspiré de l’arabe « mahbul » qui se traduit par fou, inconscient, sot ou idiot.
« Magasin » vient du mot arabe « mahzin », pluriel de « mahzan » qui désigne un entrepôt.
Le mot « massage » est dérivé du verbe « masser » inspiré du mot arabe « massa » qui correspond à « toucher, manier, palper »
Ce mot est dérivé du terme arabe « matrah » qui se traduit par « posé, étalé, couché »
Le mot matraque est dérivé du mot arabe « matraqa » qui désigne un marteau, une trique.
Le terme momie est inspiré du terme arabe « mumya » désignant un corps embaumé.
Le mot « nénuphar » vient de l’arabe « ninufar ».
Ce mot vient du mot arabe « nuba » équivalent à tour de garde.
Ce mot est inspiré du mot arabe « suffa » correspondant à un banc.
Talc vient du mot arabe « talq ».
Ce terme vient du mot arabe « tunbur ».
Ce mot est inspiré du catalan « tabal » dérivé du terme arabe « tabl ».
Le mot « tarif » est dérivé du terme arabe « tarifa » qui signifie « notification ».
Le terme « tasse » est dérivé du mot arabe persan « tassa ».
« Toubib » est dérivé de l’arabe « tabib » qui désigne un médecin.
Ce mot vient du mot arabe « turguman » (interprète).
Varan vient du latin « varanus » qui est dérivé de l’arabe « waral ».
Ce terme vient du terme arabe « samt al-rass » qui désigne le point le plus haut de la terre.
Il n’y a pas que des mots arabes en français. Il existe également des expressions d’origine arabe couramment utilisées dans le dialecte français.
Cette expression utilisée à l’oral pour dire « pareil, similaire » est dérivée de l’arabe « kayf » (comment ?) utilisé pour prendre des nouvelles de quelqu’un sous forme de civilité.
Très populaire auprès des jeunes, ce vocable signifie « rentrer chez soi, dans son logis/appartement, sa cité, etc.). Le terme « bled » est inspiré du mot « balad » correspondant à « village » dans le dialecte arabe.
Ce vocable veut dire « être hostile, éprouver de la rancune ». Le terme « seum » dérive de l’arabe « semm » qui se traduit par « venin ».
Cette expression se traduit généralement par « faire le dur ». Le terme « caïd » en arabe désigne un chef, un commandant.
Ce vocable signifie : mépriser, humilier, faire une injustice, ou mener la vie dure à quelqu’un. Le terme est inspiré de l’arabe Hogra dérivé de la racine « hqr ».
Il s’agit d’une forme de rappel à l’ordre dans un langage familier qui se traduit par : prend garde, fais gaffe/fais attention. Ce vocable est dérivé du terme arabe « belec » qui a le même sens.Avec plus de 600 mots arabes dans la langue française, l’influence de l’arabe sur la langue de Molière ne saurait être contestée. Cette influence ne cesse de s’étendre avec le brassage culturel résultant de la forte représentativité de la communauté maghrébine en France. Auriez-vous pu imaginer que vous parliez l’arabe au quotidien ? Eh bien, ces mots arabes en français vous ramènent à l’évidence !
Je suis de langue maternelle française et je parle couramment l'anglais. Je suis un rédacteur qui aime écrire des textes passionnants et clairs.